Semer en début de saison : les bases

Article rédigé pour mon projet - La Grainothèque Mobile

Semis à chaud, semis direct, semis en godets… Qu’est-ce que c’est que tout ce charabia ? Pour les jardinier.es amateur.ices, faire ses propres semis peut sembler challengeant. Voici quelques explications relatives aux techniques d’ensemencement, en espérant que cela vous simplifie la tâche au maximum.

Quelle que soit la méthode choisie et pour ne pas vous mélanger les pinceaux, utilisez des étiquettes en papier ou en bois à placer à proximité de vos semis, sur lesquelles vous marquerez le nom de l’espèce, le nom de la variété & la date du semis.

Tour d’horizon des différents types de conteneurs

Les semis en conteneurs sont presque toujours effectués en serre ou en milieu protégé. Cette méthode permet de commencer son potager plus tôt et de réduire les risques pour les jeunes plants de se faire dévorer par les limaces, puisqu’ils atteignent une certaine taille avant le repiquage.

On utilise un substrat pauvre, idéalement un mélange composé de 2/3 de terreau et 1/3 de sable.

Pour ces méthodes, nous vous recommandons vivement un arrosage « par le bas », en faisant tremper vos godets, mottes et plaques dans une réserve d’eau. Celle-ci humidifiera la terre par capillarité, sans risque de déplacer les graines

Une autre alternative consiste à utiliser un pulvérisateur pour un arrosage doux.


→ LES GODETS : Ce sont des petits pots en plastique carrés ou ronds*, fréquemment utilisés car faciles à récupérer un peu partout. Ils requièrent toutefois un volume important de terreau et mettront un peu de temps à chauffer. Ils sont donc plutôt utiles pour toutes les grosses graines ou les graines d’arbres et d’arbustes.

Remplissez vos pots de terre et tassez légèrement. Faites un trou à l’aide d’un crayon ou de votre doigt et placez-y les graines. Recouvrez de terre sans tasser, pour que l’air et l’eau puissent circuler.

*Alternative aux godets : les pots de yaourt troués dans leur fond pour le drainage


→ LES MOTTES : Elles se préparent à l’aide d’un presse-mottes : un outil permettant de mouler le terreau humide directement en petits cubes de 17x17mm, 50x50mm ou 35x35mm. Cette méthode conviendra à toutes les petites graines et donnera des plants plus forts, développant un système racinaire bien meilleur qu’en plaques alvéolées ou en godets.

De plus, le repiquage est grandement facilité puisqu’il faudra simplement les déplacer en terre, sans avoir à les extraire d’un pot, d’une terrine ou d’une alvéole.

Vous aurez besoin d’une caisse trouée dans laquelle placer vos mottes.

Introduisez le presse-mottes verticalement dans le mélange humidifié à plusieurs reprise. La presse est remplie quand du terreau ou de l'eau apparaît entre les interstices supérieurs. A ce moment, lissez le terreau excédentaire sur le rebord de votre récipient. Posez le presse-mottes dans la caisse de culture puis appuyez sur le pressoir pour libérer les mottes. Placez-les côte à côte pour qu'elles restent humides plus longtemps.

Pensez à bien immerger vos mottes avant de les planter !


→ LES PLAQUES ALVÉOLÉES : Sorte de grosses boîte à œufs, les plaques alvéolées sont très pratiques à utiliser et permettent de semer rapidement. Néanmoins, ces contenants de petite taille ont une faible réserve hydrique et nécessitent donc un arrosage fréquent.

Remplissez les alvéoles avec la terre et nivellez avec votre main, avec une règle ou une planche. Tassez en tapotant les plaques sur le sol. Faites un trou plus ou moins profond en fonction de la taille de la graine à l’aide d’un crayon ou de votre doigt et placez-y les semences. Recouvrez de terreau sans le tasser, pour que l’air et l’eau puissent circuler.

 

Les différents types de semis

Certaines plantes se développent très lentement à partir de graines. Il leur faut de nombreuses semaines pour atteindre une taille suffisante pour pouvoir être installées dans le jardin ou sur le balcon. Pour gagner du temps, il est possible de pratiquer des semis précoces, à chaud ou sous abri. Ces derniers peuvent être réalisés dès le mois de janvier et jusqu’en avril.

→ LES SEMIS INTÉRIEURS À CHAUD : Il existe des graines exigeantes en chaleur, qui nécessitent une vingtaine de degrés pour germer.

C’est le cas de celles des aubergines, cyclanthere, basilics, tomates, melons, piments, courges, concombres et courgettes. Pour leur donner toutes leur chance, on les sème donc à chaud, à l'intérieur de chez soi.

Utilisez les conseils de la partie 1 pour semer vos graines en godets, en mottes ou en plaques, arrosez par le bas et placez-les dans une pièce chaude avec plusieurs sources de lumière

Si vous avez semé en mottes ou en plaques, repiquez en godets lorsque les jeunes plants atteignent une taille suffisante (4 feuilles minimum voire plus, en fonction des espèces) avant de mettre en place dans le jardin après les dernières gelées (fin mai)

Avertissement : vos semis à chaud peuvent filer et pourrir s'ils manquent de lumière et d'air. C'est pourquoi il ne faut pas trop tasser la terre lorsque vous remplissez vos conteneurs et qu'il faut bien les placer vers une source lumineuse (4h de soleil par jour au minimum).

N'hésitez pas non plus à sortir quelques heures vos conteneurs lorsque les températures extérieures se radoucissent. Cela permettra aux plantules de se renforcer et de ne pas subir un choc thermique en mai, en passant de leur terre chaude à une terre extérieure très froide.


→ LES SEMIS SOUS ABRIS : Ils sont réalisés en conteneurs et placés sous abri (châssis, tunnel, voile,…) ou serre froide, c'est-à-dire non chauffée.

Cette technique fonctionne pour préparer les plants potagers de choux, tétragone, laitues, bettes et les fleurs telles que les bleuets, pois de senteur, muflier, mauve, belle de jour, capucine, cosmos, cléome, gaillarde, tournesol, zinnia, tagète, achillée, campanule, aster,...

N'oubliez pas de regarder sur les sites de Kokopelli , Les Semailles ou autres Semenciers pour savoir si vos graines doivent être semées à chaud, sous abri ou directement en place.


→ LES SEMIS DIRECTS : À la différence des semis en conteneurs, ils sont réalisés directement en place. Il s’agit de semences de certains légumes racines ou de petites graines de fleurs dont les courtes racines ne supporteraient pas de transplantation (œillets, camomille, coquelicots…). Cette technique permet également de donner des plants plus vigoureux.

On sème donc à l’endroit où l’on souhaite voir pousser les plantes. Ce n’est possible uniquement pendant la période de germination naturelle de l’espèce et si les conditions climatiques le permettent.

Une bonne préparation du sol est requise : retirez les cailloux et herbes indésirables, émiettez la couche superficielle de la terre à la main ou à la grelinette.

Semer en lignes (ou en sillons)

Après la préparation du sol, tracez quelques sillons à l’aide du manche d’un outil quelconque. Placez-y les graines en respectant entre elles une distance en fonction de leur taille et de la densité souhaitée. Refermez les sillons avec le dos d’un râteau.

> Pour : arroche, betterave, carottes, radis, épinard, tétragone, roquette…

Semer en poquet

On place plusieurs graines dans un meme trou. Les jeunes pousses sortiront plus facilement car la première à germer tracera la voie pour les suivantes. On doit procéder presque systématiquement à un éclaircissage pour éviter les plantes surnuméraires. Dans ce cas-là, on choisit de laisser la plante la plus vigoureuse en place et de transplanter les autres ailleurs.

Creusez des petits trous à distances régulières et profondeurs variables selon la taille des graines. Disposez-les en petit nombre et refermez à l’aide d’un râteau.

> Pour : haricots à rame, pois, fèves,..

Semer à la volée

Les graines sont semées à la main et réparties uniformément à la surface. Recouvrez d’une fine couche de terre puis ratissez délicatement avant d’arroser.

> Pour : mélange pour prairie fleurie, mélange d’engrais verts.

Pour semer uniformément, vous pouvez mélanger vos graines avec du sable ou un autre matériau inerte et répandre ce mélange à l’aide un tamis sur le sol.

 

Le saviez-vous ? Une minorité de graines nécessitent de la lumière pour germer Il s'agit généralement de semences minuscules qui se retrouvent à la surface du sol après que la plante se soit fanée ou que les fruits aient pourri.

Les graines dont la germination nécessite de la lumière, ou est favorisée par la lumière ( = photosensibles ) doivent être juste pressées contre le substrat humide. Par la suite, faites tremper votre conteneur dans une réserve d’eau ou utilisez un pulvérisateur pour un arrosage en douceur.

→ Les fleurs à semer en surface de vos conteneurs/ du sol : Absinthe, armoise annuelle, achillée, agastache, alchémille, amarante, ancolie, bégonia, camomille, campanules, cosmos, eupatoire, gaillarde, giroflée, lavande, molène, muflier, nigelles, pavots.

→ Légumes & herbes aromatiques : Aneth, arroche, basilic, céleri, laitue, marjolaine, nepeta, physalis, romarin, sarriette.

→ D'autres semences auront besoin d'ombre et donc d'être enterrées (profondément ou non en fonction de leur taille) pour germer : tous les choux (brocoli, chou de Bruxelles, chou rouge, chou fleur…), concombre, aubergine, chou frisé, poireau, melon, piment, tomate, pois, haricots, fêves, courges, capucines…

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